Assemblée générale de l'association "Orfeo à Grenoble"

23 Avril 2002, à Grenoble.

Le rapport moral

…quatre soirées magiques, précédées de deux semaines de lutte, précédées de mois de labeur et d'incertitude, précédés d'un rêve.

Pris à l'envers, le projet Orfeo présente un rapport très moral : notre travail fut difficile et notre récompense a été à la hauteur de ce travail. C'est la leçon d'une fable, on dirait. Les deux objectifs de notre projet, parcours culturel et spectacle, furent des succès. Le travail des étudiants, enseignants, universitaires, historiens, peintres, psychanalystes, journalistes, etc. a été apprécié et remarqué. Notre site web qui est une trace de cette rencontre avec Orphée, un « jeune homme vieux comme l'humanité », est maintenant montré en exemple par des sites de référence éducatifs et culturels en France et aux Etats Unis. Enfin, bien sûr, le spectacle que nous avons monté est reconnu comme un moment important de la vie culturelle, vivante et partagée, de l'agglomération grenobloise. L'opération Orfeo a dépassé nos espérances.

Gens du chœur d'Orphée, nous avons mis de l'art, de l'amour et de l'aventure dans nos vie. L'art de Monteverdi que nous avons servi avec toutes nos maladresses bien entendu, mais en allant au bout de nos capacités. L'amour de nous même et d'autrui pour accepter nos angoisses, nos différences, tels que nous sommes, et pour se prendre dans les bras, le temps d'un mariage de théâtre. Et l'aventure, qui restera gravée dans chancuns de nos cœurs, d'avoir joué dans un opéra avec des pointures de la musique baroque. Et, quelle satisfaction !, nous avons tous recueillis les témoignages de notre public, connu ou inconnu. Le public a vibré, nous a même considéré digne de critiques, nous a accompagné dans notre bonheur de chanter avec Orphée.

Pris à l'endroit, le projet Orfeo ressemble à un crescendo, déjà bien entamé à la précédente assemblée générale. Je ne cacherai pas les angoisses au ventre de l'été 2001, les nuits blanches, les nerfs à vif et les coups de téléphone décevants. Des souvenirs, il y en a : les finances béantes du printemps, les défaillances de chanteurs et de musiciens, la tâche artistique si vaste, les costumes enfantés dans la douleur. Il y avait tous les ingrédients pour se déchirer. Ouf, nous étions suffisemment soudés et solidaires pour verser de l'huile sur toutes nos frictions, et libérer les rouages de la machine (ceci est bien entendu une allusion à une de nos inquiétudes de dernière minute : l'ajustement du tour de roue de la barque à manivelle !!). Finalement, ce n'est pas aujourd'hui qu'il y a eu une assemblée générale, mais plutôt au cours de ce processus qui nous a petit à petit assemblés.

Les quelques phrases suivantes dépassent le rapport moral et proposent une vision de l'avenir. L'Orfeo aura achevé en bonheur et en émotion un investissement collectif et aura marqué chacune de nos vie. J'emploie le futur, car l'Orfeo est un souvenir qui nous a nourri et nous nourrira encore. Ceux d'entre nous qui ont des enfants ont donné cet exemple d'une vie savoureuse, où il faut oser et aimer. Ce projet est trop fort pour qu'on le digère facilement. Il faut en faire le deuil. Et un an ne suffira pas pour savoir que nous l'avions enterré un soir de novembre 2001. Il faut lui jeter des roses paisiblement et reconstruire l'après. Notre association est jeune et en pleine santé et elle doit traverser ce temps des questions et de l'introspection. De toute évidence, nous n'avons pas encore compris tout ce qui nous était arrivé. Comment avons nous su échanger autant en nous connaissant si peu ? Sommes-nous devenus meilleurs ? Connaissons nous mieux nos vies privées ? Avons nous plus d'intimité ? Bien que nous ayons inévitablement ouvert les portes de nos familles et de nos jardins secrets (et merci à nos familles, conjointes et conjoints pour avoir accepté ces courants d'air), peut-être que nous ne partageons pas autant que ça. Nous agissons ensemble, nous faisons ensemble, nous construisons ensemble. Nos qualités individuelles ne valent que si elles sont au service d'une construction collective. N'oublions pas que le ciment qui nous permet de construire, et qu'il nous faudra peut-être utiliser dans l'avenir dans un nouveau projet ambitieux sont : l'écoute (écouter qui nous sommes et ce que nous apprécions pour ne pas nous lancer dans ce qui nous dépasserait trop ou nous déplairait), le respect (pour ne pas semer de discorde, de défiance et pour ne pas se juger) et l'amour. Si nous oublions ce ciment, notre édifice s'éffriterait, se pervertirait, et tomberait. Maintenant qu'il faut évoquer les projets d'avenir, le bureau a décidé pour partie de ne pas se représenter et de laisser la place à une équipe recomposée. Nous sommes assez conviviaux à l'Orfeo à Grenoble pour débattre de l'avenir, et aider nos nouveaux guides. Prochaine escale de notre voyage, la chapelle royale du roi Soleil…

Compte rendu d'assemblée générale de l'association ; mardi 27 février 2001

Ordre du jour :

Rapport moral ; Point sur le programme
Rapport financier - le point sur le budget
Election du conseil d'administration
Questions diverses

Election du Nouveau Bureau:

Présidente, Geneviève Blayo, Institutrice


Bilan raisonné de la préparation et du déroulement de la manifestation culturelle « Orphée, un jeune homme vieux comme l'Humanité » (200 Ko).

L'association Orfeo à Grenoble

Le Programme desn actions pour 2002-2003

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